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La première
chose qui me figea sur place, ce fut ce regard impossible. Ce rayon lancé
à l'infini et qui traverse l'espace et le temps. Ce regard tourné
en fait vers l'abime de l'intérieur.
Maimonides ne s'y
perd pas, ne s'y égare pas. Observez comme il a glissé un
doigt à l'intérieur du livre afin d'en poursuivre la lecture
aprés...
Après quoi,
au juste ? Rèverie, méditation, réflexion.
Sa main gauche le
relie fermement à la masse du sol. Et ce détail déclenche
une découverte : on s'aperçoit du caractère imposant
de la sculpture. La légèreté pour l'oeil des tissus
tendrement voilés est un piège. Maimonides regarde loin
à travers. Les siècles ne pourront rien changer au courant
fixe, lourd et glacial de son regard de bronze.
Sa paix intérieure
est transfigurée.
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