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Tristes sirs

2007-04-18

A chaque fois qu'une femme vous quitte finalement
Je ne sais pas si vous avez remarqué :
Elle laisse des trucs différents.

Parfois juste un étron
qui flotte
dans les chiottes.
Parfois un pantalon,
Des légumes, Des fruits ,
Une capote dans son étui.
J'suis sûr celle là je ne l'ai pas achetée (...)

Moi la dernière m'a laissé le panier du clebard
Une paire de bottes d'un vert criard,
Plus des pantoufles à tête de chien
Dont le parfum me rappelle bien... (...)

Par le passé qu'est-ce que j'ai ramassé ?
Une fois un pull, je l'ai mangé (oo)
Une fois des bas, bas les masques, je fais un casse !
Une fois une lettre que j'aurais du lire
Une fois un vide (...)
Une fois encore (...)
Une fois sa carte bleue (celle là voulait revenir)
Une fois la clef des champs (celle là voulait vraiment partir)
Une fois une douleur à la joue
Une fois un ouf de soulagement
L'autre un horrible chatiment
Mais là !
Un panier des groles des chaussons :
Pas de quoi faire une chanson...
Je ne sais c'que la prochaine laissera
Ni si elle chausse du 43.


Ce dont j'suis certain
C'est qu'elles en laissent toujours assez
Pour qu'on se souvienne du temps passé,
Lorsqu'on contemple ce cimetierre,
ces parcelles,
Objets laissés par celle qui fut
notre Terre entière.

A chaque fois qu'une femme vous quitte finalement
Elle laisse des trucs évidemment.
C'est pourquoi les grands séducteurs
Font les meilleurs brocanteurs.

Il restait une photo d'elle sur le mur
Mais la revoir c'était trop dur
Alors je l'ai vite remplacée
Par une image papier glaçé
Trouvée dans mes archives passées
Dont j'me demande qui l'a laissée.

A chaque fois qu'une femme nous quitte
Elle laisse toujours un truc : le pire
Et ce truc je vais vous le dire
Et bien c'est nous ! les tristes sirs.