J'écris des Lettres

2007-03-11

Je lance dans "s" comme des serpents qui s'insinuent dans tes synapses
Je lance des "l" comme des lassos pour capturer ton attention
Je lance des "a" des ahahaha, des aha, des ha
Je lance de "m" quand même, qui habillent si bien les murmures mensongers de l'amour

Je lance des "o" comme des ronds de fumée tirée sur un mégot
Je lance des "u" pour faire avancer le débat
Comme je l'ai dit depuis l'début

Je lance des "j" qui jouent le jeu de mon "je" nostalgique

Je lance des "h" qui se plantent et non des plantes qui se fument

Je lance des "d" dérisoires et aléatoires, dédiés au destin.
Des dés alliés des dons perdus dans de doux draps.

J'écris pour "e" cette petite boucle

Je roule des "r" retentissants de références
Qui l'air de rien racontent toutes mes errances

Je mets encore des "zeu" à la douzaine
Pour couver à l'envie, pour tuer mon ennui
Avant de repérer É mes chères parisiennes
Qu'un "e" c'est la fin de la vie

Je lache des "n" quand je dis non
Navré ennervé par des nazes de beni-oui-oui
Nananananèreuh

Je lance ici des "i" en pointe des cris stridents
Politiques, épidermiques, insolites, illicites !
Vous n'avez pas besoin que je mette les poings sur les "i" ?

Des "v" j'avoue je n'en envoie jamais.
Ils ressemblent trop aux boomerangs
Et ne conviennent pas aux harangues.
Même si le V est le début de la vie,
Le "M" aura le dernier mot.

§ 17/04/2007